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Muriel dans Sondage, de part et d’au… Archives
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Sondage, de part et d’autre du Rhin
OUI : 48%, NON 32 %. A la question de savoir si les jeunes Grecs sont plus mal traités dans cette crise que les autres jeunes Européens, le résultat de notre sondage est clair : une majorité d’entre vous pense qu’il vaut mieux être jeune diplômé à Paris, Bordeaux, Lille ou Strasbourg plutôt qu’à Athènes.
En revanche, ceux qui ont choisi d’accéder au site en allemand plutôt qu’en français ou en anglais sont d’un avis totalement différent. « Ja » : 41%, mais « nein » : 51 %.
Avec un prisme allemand, ou en étant plus simplement germanophone, vous pensez que les jeunes Grecs ne sont pas plus mal lotis que leurs camarades Européens… Bien sûr, il ne s’agit là que d’indications ; mais la séquence qu’Iris Hartl va tourner vendredi à Berlin promet d’etre passionnante. Une interview du député CDU Schlarmen, partisan de la vente massive des îles grecques pour renflouer le pays !
Et pendant ce temps, à Athènes le groupe « génération 700 » se réunit ce soir en présence de Maria pour envisager l’avenir… Demain, c’est l’un des derniers tournages avec les lectrices du blog qu’alimentent Maria et ses copines. Une sorte de Sex and City made in Athènes.
Publié dans Christian DAURIAC
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Maria dans Le Monde.fr
Depuis quelques minutes, lemonde.fr, le site internet du quotidien français reprend les épisodes de l’enquête que nous conduisons autour de Maria…
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Vu de Berlin : leçons grecques
Petit rappel historique. La crise grecque a débuté en janvier 2009, lorsque les marchés, inquiets de l’explosion de l’endettement public qu’ils ont eux-mêmes provoquée par leur inconséquence, se sont mis à scruter les dettes souveraines des pays de la zone euro. Ils se sont alors aperçus, dix ans après l’entrée en vigueur de la monnaie unique, que la dette grecque n’offrait pas les mêmes garanties que la dette allemande, la situation économique n’étant pas vraiment identique, et qu’il devenait urgent de demander à Athènes une prime de risque (et dans une moindre mesure à Dublin, Madrid et Lisbonne). Surtout, ils ont aussi réalisé qu’il n’existait pas de gouvernement européen et donc pas budget capable d’organiser la solidarité entre États en cas de choc asymétrique au sein de la zone euro.
Cette première crise a rapidement pris fin, le ministre allemand des finances de l’époque, le très orthodoxe Peer Steinbrück, ayant proclamé fin février 2009, que jamais l’Allemagne ne laisserait la Grèce faire faillite. Les écarts de taux entre les emprunts allemands et grecs se sont alors resserrés, le langage ferme et carré du ministre allemand ayant convaincu les marchés de circuler. Fin du premier acte.
En octobre-novembre 2009, la seconde crise grecque éclate. L’Allemagne n’est alors plus gouvernée par une coalition CDU/CSU-SPD, mais par une alliance entre la CDU/CSU et les libéraux du FDP. Ce qui semblait évident neuf mois plus tôt ne l’est plus. La chancelière allemande, Angela Merkel doit composer avec l’euroscepticisme du FDP, mais aussi de la CSU qui se radicalise après quelques claques électorales. Tous deux sont partisans de laisser la Grèce faire faillite : elle a violé ses engagements, qu’elle se débrouille ! Une seconde contrainte est apparue : le tribunal constitutionnel de Karlsruhe a rendu un arrêt, fin juin 2009, qui a déclaré conforme le traité de Lisbonne à la Loi fondamentale allemande, mais au prix d’une limitation sans précédent de la marge de manœuvre européenne du gouvernement.
Ce sont ces deux éléments qui expliquent en grande partie les tergiversations de la chancelière 1274313002 durant de longs mois. « Il fallait effectivement à la fois tenir compte de nos contraintes de politique intérieures et éviter de se mettre le tribunal de Karlsruhe à dos », explique-t-on dans l’entourage du gouvernement. D’où le jeu du chat et de la souris pratiqué par Berlin afin de convaincre le FDP, la CSU et Karlsruhe que la crise grecque menace l’ensemble de la zone euro et que l’intervention est une nécessité.
L’Allemagne s’aperçoit, chemin faisant, que le cas grec peut lui être utile pour faire comprendre aux autres États membres que l’heure de la purge des comptes publics a sonné. Car l’endettement public menace la stabilité de l’euro. Ce n’est pas vraiment à la Grèce auquel Berlin pense en exigeant de la rigueur, encore de la rigueur, mais à la France, un poids autrement plus lourd. Or Paris ne semble toujours pas décidée à emprunter le chemin de l’austérité en cette fin d’année 2009 et se prépare même à lancer un nouveau « grand emprunt », heureusement limité à 30 milliards d’euros au lieu des 100 prévus au départ.
La crise grecque va donc servir de pédagogie pour tout le monde. On assume, à Berlin, d’avoir pris son temps pour intervenir afin de bien enfoncer dans le crâne de tout le monde que « l’Union n’est pas une union de transferts financiers » selon un membre du gouvernement et que la solidarité doit se mériter. « Le principe de base de l’économie de marché est que chacun doit assumer ses responsabilités », m’a expliqué hier Thomas de Maizière, ministre de l’Intérieur et proche d’Angela Merkel : « une aide précoce et inconditionnelle à la Grèce aurait suscité des paris des marchés et des demandes supplémentaires et cela nous aurait au final coûté plus cher ». Pour Berlin, il a fallu pousser au bord du précipice la Grèce pour qu’elle réalise que sa situation était dramatique et qu’elle se décide à adopter un plan de rigueur sans précédent. C’est seulement au lendemain de l’acceptation par Athènes d’une cure d’austérité de 30 milliards sur trois ans (équivalant à 150 milliards pour l’Allemagne) que la zone euro a adopté, le 2 mai, un plan d’aide à la Grèce d’un montant de 110 milliards d’euros sur 3 ans.
Cette crise, qui a menacé de gagner les autres pays de la zone euro, va aussi permettre à l’Allemagne de renforcer, selon ses désirs, la discipline budgétaire. Elle vient de mettre sur la table un plan en neuf points qui va des sanctions renforcées à l’examen ex ante des budgets nationaux par la BCE ou un organisme indépendant à la possibilité d’organiser la cessation de paiement d’un pays en passant par l’inscription dans les constitutions de l’équilibre budgétaire. Des propositions qui ont déjà été largement acceptées par ses partenaires, même si je les juge encore largement insuffisantes (papier à venir), un pacte de stabilité « plus » n’étant qu’une partie de la réponse.
Bref, si l’on en croit le gouvernement allemand, les marchés ont donc été instrumentalisés au bénéfice de l’Allemagne qui a profité de la panique pour imposer un retour à la rigueur, renforcer la gouvernance budgétaire de l’eurozone et ainsi garantir la stabilité à long terme de l’euro. La séquence des mois écoulés n’est pas en contradiction avec cette interprétation qui, si elle est exacte, montre qu’il y a des gens qui ont les nerfs solides en Allemagne.
Une chose est sûre : on ne peut qu’être frappé, avec le recul, par la série de plantages des marchés qui ont à chaque fois parié sur l’incapacité de la zone euro à faire face à la crise, la moindre hésitation allemande ou le moindre désaccord franco-allemand étant perçus comme le signe annonciateur de la fin du monde. Autant pour l’omniscience des marchés. Ainsi, jusqu’au bout, ils ont parié que le plan d’aide à la Grèce ne serait pas adopté, puis ne serait pas voté par le Bundestag et enfin que l’aide ne serait pas versée à temps pour éviter le défaut de paiement . Loupé : la Grèce a reçu les dix milliards d’euros dont elle avait besoin pour se refinancer le 19 mai. Autre erreur d’appréciation : ils ne pensaient pas non plus que la Banque centrale européenne se déciderait à intervenir sur le marché secondaire afin de racheter de la dette grecque, mais aussi espagnole ou portugaise. Loupé encore une fois : depuis le 10 mai, en dix jours, la BCE a épongé 16,5 milliards d’euros d’obligations d’État, ce qui est peu. Mais cela a suffi pour ramener les taux grecs à 2 ans ont ainsi été divisés par trois, pour revenir aux alentours de 6 %.
Les marchés ont aussi pensé que la zone euro ne serait pas capable d’empêcher l’extension de l’incendie à l’Espagne et au Portugal. Encore loupé : le 10 mai, les Européens ont créé un fonds de stabilisation doté de 440 milliards d’euros et ont autorisé la Commission à emprunter 60 milliards pour venir en aide aux pays qui seraient attaqués par les marchés, lançant ainsi le premier grand emprunt européen. Ils ont ensuite cru que le Bundestag n’adopterait pas ce plan ou qu’il le rendrait inopérant en exigeant un vote préalable de chaque Parlement avant de l’activer. Loupé encore une fois : le Bundestag va adopter ce vendredi matin le plan (même si les Verts et le SPD vont s’abstenir pour d’obscures raisons de politique politicienne).
Une telle persévérance dans le plantage mérite d’être saluée. Je ne sais pas si quelqu’un a finalement gagné de l’argent dans cette crise de la dette souveraine, mais je subodore que les suiveurs, ceux qui se laissent paniquer par les spéculateurs, y ont laissé des plumes.
Publié dans Jean QUATREMER
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Citizen Maria, notre nouveau défi
Les Grecs ont ils triché et trompé les autres membres de l’Union Européenne, comme le pensent une bonne majorité d’Allemands? Ou bien les Grecs sont-ils les premières victimes des débordements d’un capitalisme sauvage et dévastateur, comme l’affirment plusieurs économistes réputés ?
Dans ce documentaire, nous n’allons pas trancher, mais plutôt suivre au jour le jour les conséquences de cette situation de crise que vit la Grèce, depuis plusieurs semaines.
Suivre un personnage dans son quotidien
La méthode : Patrice Barrat l’a déjà expérimentée avec la série Mad Mundo depuis plusieurs années. Suivre un personnage dans tous les moments de sa vie quotidienne et le placer en situation de demander des comptes aux responsables.
Maria, à 28 ans, n’est pas responsable de la faillite de son pays. C’est une situation qu’elle subit au jour le jour.
La nouveauté, c’est que ce documentaire va se construire en toute transparence sur le site d’Arte. La chaîne nous fait confiance pour une expérience nouvelle où la volonté de partage est vraiment au cœur du projet éditorial.
Nouvelle grammaire
Par les contributions de chacun, les suggestions, les critiques qui vont naitre sur ce site, ce documentaire diffusé sur l’antenne d’Arte en principe le 10 juillet, va bénéficier d’une nouvelle écriture dont aucun d’entre nous -journalistes, producteurs, diffuseurs ou internautes- ne connaît précisément la nouvelle grammaire !
C’est à cette aventure que nous vous invitons. Visionnez, taggez, proposez, critiquez… De notre coté, nous réagirons, ne vous cacherons rien de vie quotidienne de cette production et chaque jour sur ce blog nous tiendrons la chronique de ce nouveau défi.
Publié dans Christian DAURIAC
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Maria fait partie de la Génération 700
Avant de rencontrer Maria, quand je devais décrire les jeunes Grecs d’aujourd’hui, je me référerais déjà, sans généraliser, à cette génération de 25-35 ans qui manifestait massivement et à la surprise de tous dans les rues d’Athènes en décembre 2008, en marge des émeutes après la mort d’un jeune adolescent de 15 ans. Tué par un policier. De là, toute une tranche de la société s’est mobilisée, pendant plusieurs semaines.
700 euros comme salaire minimum
Maria, comme de nombreux jeunes n’appartenant pas à un syndicat, n’a pas tergiversé à l’appel de la mobilisation. Elle est aussi descendue dans la rue avec ses camarades. Elle a lutté contre le système éducatif déliquescent, et contre la naissance de cette « génération 700 » comme 700 euros, le montant à l’époque du salaire minimum grec.
Les Grecs sont les jeunes les plus diplômés d’Europe mais paradoxalement, ils battent le record de taux de chômage de l’UE. Maria a fait des études en Grèce puis des études supérieures en France, elle est trilingue et ouverte d’esprit. Pourtant, elle ne gagne que 800 euros par mois.
Un peuple déboussolé
Ce n’est pas gratifiant, compte tenu des efforts qu’elle a fournis pendant sa formation, mais elle s’estime dans une tranche plus ou moins privilégiée. Et pour cause, avec la cure d’austérité imposée au pays, le salaire minimum est passé à 530 euros. Car le pays est en crise… Une dette de 300 milliards d’euros, un déficit dépassant les 13 % du PIB et un peuple déboussolé qui s’interroge sur l’avenir.
La plupart des Grecs trouvent ces mesures injustes et dénoncent la corruption des politiques. D’autres au contraire, considèrent que mettre de l’ordre s’impose. Maria pense comme la majorité de ses compatriotes. Elle dénonce la corruption et les scandales de l’Etat. Mais elle refuse de sombrer dans le scenario catastrophe. Pour elle, la Grèce est en pleine mutation, et la crise accélère l’Histoire. Elle veut croire à un meilleur avenir… Même si elle ne cache pas tourner son regard vers l’étranger pour de meilleures opportunités…
Publié dans Alexia KEFALAS
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